Extrait p 237
“Il a beau réfléchir” jusqu’à la fin du fragment
J’ai choisi Fade to black, de Metallica pour illustrer le passage où Magnus essaie de retrouver son nom, et tombe dans un tourbillon de souvenirs, submergé par des vagues de sentiments. Il est vrai que l’introduction de cette chanson est calme et simple, comme la question que frère Jean pose à Magnus : « On m’appelle frère Jean, et toi ? ». Ne plus savoir la réponse l’agace, l‘énerve, l’horripile puis l’obsède. La quête de son nom devient une vraie obsession, et la colère et l’angoisse qu’il ressent se font de plus en plus grandes, telle l’émotion que nous transmettent les guitares de Kirk Hammet et James Hetfield. Cette impression de crescendo poignante immanent des riffs, et se terminant sur un solo saisissant est à cet extrait musical ce que la transe et l’effort de mémoire sont à Magnus.
En second lieu, les paroles de la chanson rappellent l’état d’esprit de notre héros : « Getting lost within myself » (Je me perds en moi-même) rappelle le constant manque qu’a Magnus de ne pas savoir qui il est. Il cherche dans l’extrait à combler son vide intérieur : « cet oubli qui perdure le consterne ». Le vers « Missing one inside of me » (J'ai perdu quelqu'un au fond de moi) pourrait être attribué à la perte de tous ces êtres chers, qui ont sûrement provoqué son isolement, donc l’oubli de son nom, ou encore associé à sa frustration d’avoir perdu les 5 premières années de sa vie. Mais ce n’est pas tout : « Emptiness is filing me, To the point of agony » (Submergé par le néant, Au comble de l'agonie) est aussi une description des sentiments de Magnus. L’homme est dans le noir, le néant, il est pris de sueurs froides, il titube, presque agonisant.
C’est pourquoi, la magnifique Fade To Black s’adapte a ce passage de perdition, puis de soulagement de retrouvailles avec soi-même.